En milieu urbain, les eaux pluviales font référence à la partie des eaux provenant de précipitations dont l’écoulement est pris en charge par des dispositifs dédiés (infiltration, stockage, transport, traitement éventuel…). Dans ce dossier, nous ferons le point sur l’importance d’une gestion correcte de ces eaux et sur la manière dont elles sont gérées en milieu urbain. Nous y détaillerons également les différents défis liés à leur gestion et ce que les habitants peuvent entreprendre pour contribuer à son bon fonctionnement.
Les eaux pluviales : l’importance d’une bonne gestion
Comme expliqué sur le site Hauraton, une bonne gestion des eaux pluviales permet d’agir sur bon nombre d’enjeux. On note en tout premier lieu la maîtrise des eaux de ruissellement et la minimisation de leur impact en milieu urbain, dont l’inondation et la pollution. À cela s’ajoute la préservation des milieux aquatiques et de la ressource en eau, sans oublier l’amélioration de la qualité de vie des habitants. Les eaux pluviales sont polluées du fait qu’elles peuvent véhiculer des micro-organismes et des substances polluantes en tout genre. C’est pourquoi l’amélioration de la gestion des eaux pluviales figure actuellement parmi les priorités du gouvernement.
Comment la ville gère-t-elle les eaux de ruissellement ?
En ville, l’évacuation des eaux de ruissellement est basée sur le concept du « tout réseau » ou du « tout-à-l’égout » depuis maintenant un siècle et demi. En cas de précipitation, ces eaux passent par le réseau d’assainissement et viennent de ce fait se mélanger aux eaux usées qui y sont acheminées. Le mélange des eaux pluviales et des eaux usées est par la suite transporté jusqu’à une station d’épuration où il est traité et nettoyé. Au terme de ce processus, il est rejeté dans les milieux naturels.
Il faut savoir que le changement climatique ainsi que l’urbanisation galopante ayant marqué ces dernières années ont révélé les limites de ce modèle de gestion. Il se révèle très coûteux en infrastructures tout en conduisant à des débordements par temps de pluie. Nous pouvons y ajouter le rejet de polluants dans les milieux aquatiques et les risques d’inondations. Cela a poussé les pouvoirs publics à procéder à la refonte de la politique de gestion des eaux pluviales en milieu urbain.
Quels sont les défis liés à la gestion des eaux pluviales en ville ?
Les facteurs qui rendent inadapté le modèle de gestion « tout réseau » et accroît significativement le ruissellement des eaux pluviales en ville ainsi que le risque d’inondation sont :
- le dérèglement climatique,
- la multiplication des épisodes de fortes pluies,
- l’imperméabilisation croissante des sols,
- la densification des zones urbaines et la dégradation du couvert végétal.
Repenser la gestion de ces eaux est ainsi devenu une nécessité des plus urgentes. Face à cela, le secrétaire d’État chargé de la biodiversité a officiellement lancé le 16 novembre 2021 le premier plan national pour la gestion durable et intégrée des eaux pluviales. S’échelonnant sur la période 2022 – 2024, il a été élaboré en partenariat avec le ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales et avec de nombreux acteurs opérationnels.
Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
En clair, le plan national pour la gestion durable et intégrée des eaux pluviales comprend 24 actions concrètes réparties en 4 grands axes :
- améliorer la transversalité entre les différents acteurs de l’eau et de l’aménagement pour que l’intégration de la gestion des eaux de pluie dans les politiques d’aménagement du territoire soit une réussite,
- s’appuyer sur les retours d’expérience pour faire connaître au mieux les eaux pluviales et les services qu’elles rendent,
- faciliter l’intervention de la police et du maire pour améliorer la gestion des réseaux par temps de pluie,
- favoriser l’acquisition de connaissances scientifiques pour améliorer la gestion des eaux pluviales.
Son objectif premier consiste à placer la gestion des eaux pluviales au cœur des politiques d’aménagement du territoire et à désimperméabiliser les villes. Il a de surcroît pour ambition d’adapter rapidement ces dernières au changement climatique et d’en accroître la résilience aux différents impacts de ce phénomène alarmant.
Il prévoit ainsi la végétalisation massive des espaces afin de donner vie à des îlots de fraîcheur. On note aussi le respect du cycle naturel des eaux pour faciliter leur infiltration au plus près du point où elles doivent chuter et la régulation de leurs écoulements. On peut y ajouter l’exploitation des eaux pluviales et des eaux de pluie et l’amélioration de la maintenance ainsi que du dimensionnement des réseaux existants. Le même plan national pour la gestion durable et intégrée des eaux pluviales vise également à améliorer la performance des dispositifs d’assainissement, de même que la qualité de l’eau et des milieux aquatiques.